• Pour pouvoir faire du hors-piste (c'est à dire, hors des routes et des pistes habituellement empruntées), nous avions besoin d'un
    Compas (identique à celui des bateaux) qui nous servait à "naviguer" d'un point à un autre, posé sur le tableau de bord de la voiture
    et une boussole ...

    compas

    Nous avions commandé les cartes  IGN (Institut National de l'Information Géographique) à Paris.
    Échelle à 1/1 000 000
    À l'époque il était difficile de les trouver, elles étaient très détaillées et pas du tout courantes.
    Nous en avions une pour chaque région du désert, c'est-à-dire 4

    (cliquer pour agrandir)

    Nous nous arrêtions souvent pour refaire le point. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le désert n'est pas couvert de sable à perte de vue.
    Il y a beaucoup de pierres et des sommets montagneux qui nous permettaient de prendre nos repères (les points avec les chiffres indiquent l'altitude)
    Sur la carte ci-dessous, vous pouvez observer des lignes au crayon et des chiffres qui indiquaient les positions, aucun GPS à l'époque.

    Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez voir les explications ici de "comment faire le point" identique à celui de la marine.

    Parfois nous ne trouvions pas le puits que nous cherchions c'est pourquoi nous récupérions toujours l'eau des boites de conserve.
    La vaisselle se faisait avec un peu d'eau et du sable, quant à se laver, c'était au minimum, nous attendions
    d'atteindre un puits pour prendre des douches et nettoyer les vêtements.

    (cliquez pour agrandir)

    La préparation pour ces voyages demandait environ 3 mois.

    La dernière fois que nous y sommes retournés, en 1986, nous ne pouvions plus vagabonder librement.
    Nous étions obligés de passer par les autorités pour leur indiquer notre itinéraire afin qu'ils nous délivrent un "bon" d'essence
    de la quantité nécessaire pour arriver à notre destination.
    C'était devenu interdit de circuler seuls dans le désert. Nous devions impérativement prendre un guide.

    Non pas parce que c'était dangereux de s'y déplacer, mais tout simplement à cause du nombre d'inconscients
    qui s'y aventuraient en faisant du hors-piste sans embarquer suffisamment d'eau ni de cartes et qui se perdaient bêtement sans savoir où ils se trouvaient.
    Nous en avons croisé plusieurs fois et, le plus grave, avec des enfants ! Les autorités en ont eu assez de mettre d'énormes moyens
    pour les rechercher et parfois, en ne ramenant pas que des personnes vivantes.

    Grâce à des amis algériens, nous avons pu passer outre cet interdit et pris le carburant nécessaire pour aller où nous voulions,
    mais ce fut là, notre dernier voyage.


    Aujourd'hui, c'est toujours un plaisir de se remémorer ces "carnets de route" et de repenser à tous ces gens formidables,
    Algériens, Touaregs, Peuls, Africains et de tous ces voyageurs avec qui nous avons parcouru un bout de chemin ou simplement croisés.

    Merci de m'avoir lu malgré la longueur du texte.


    Cette photo montre un passage difficile où l'ensablement était sûr à 100%
    Ce n'est qu'après dégonflage des pneus, qu'on passait sans problème.

     


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